
Doucement je pousse la porte qui mène à la petite véranda. Elle était là, assise sur la table de jardin face à la baie vitré, tout à son ½uvre. Autour d'elle des feuilles s'éparpillaient au sol par dizaine, griffonné,raturée, en boule voir même pour certaine déchirée. Le soleil en cette fin d'après midi venait se refléter sur sa chevelure dorée qui tombait par vague sur ses épaules. Elle semblait apaisé dans l'atmosphère tranquille de l'espace, absorbée ce qu'elle faisait.
Je me souviens de son arrivée il y une semaine. Je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis l'appel que m'avait demandé Tom, les dernières information relatée de ce qu'arrivait plus ou moins à savoir Georg. Et puis un soir alors que je lisais, elle avait frappé à la porte de façon totalement impromptu.
Je jetai à nouveau un coup d'½il à la véranda pour découvrir une Audrey sereine bien loin de l'image que mon cerveau avait mémoriser à son arrivée. Elle était venue dans un état second, semblant totalement déconnecté de la réalité. Et lorsque j'avais ouvert la porte, elle s'était effondré en larme dans mes bras.
J'avais passé les heures suivantes à la tenir serrer dans mes bras le plus fort possible pour qu'elle ne sombre pas alors qu'elle se livrait. Elle avait eu besoin de sortir tout ce qu'elle avait sur le c½ur, qu'elle avait gardé bien trop longtemps.
A pas lent je m'approchais d'elle pour m'assoir sur la chaise en face d'elle me saisissant d'une des lettre chiffonnée que je tente de déchiffrer. Encore une lettre à Maël, toute différente, toute unique et pourtant aucune qu'elle n'a envoyé. Elle sait qu'il ne les lira pas, elle me l'a dit. Mais elle ne peut s'empêcher de lui écrire comme pour se décharger d'un poids. Il lui manque. Affreusement et je me rends compte à quel point elle se reposait sur lui quand nous étions loin. Maël était devenu comme son frère, et mon c½ur se serre en imaginant le sien se briser. Si seulement j'avais pu être là..
Elle finit par relever le visage vers moi et dépose son stylo alors que je lui souris doucement.
- Je suis pathétique hein? Dit t-elle timidement
- Bof j'ai connu des folies plus bizarre, répondit je en riant
Elle se leva pour s'installer dans le petit canapé et me fit signe de la suivre. Ces yeux se perdirent face à la campagne face à nous. Nous étions comme dans un cocon au sein de notre véranda, perdu dans la campagne allemande.
- J'adore cet endroit, murmura t-elle
Je viens poser ma tête contre son épaule et vogue un instant au son de ses respiration qui calmement soulève son thorax.
- C'est Tom.. ajoute t-elle dans un murmure, c'est Tom le père
- Je sais
- C'est drôle, continua t-elle perdue dans ses songes, je me sentirais presque soulagé de savoir que je ne enceinte de Tom et non de Maël, c'est comme s'il me restait un lien infime avec lui.
Elle se tait et respire profondément alors que je ferme les yeux. Oui je sais que Tom est le père, le contraire aurait été improbable sachant que d'après ce qu'elle ma rapporté elle était enceinte de deux moi et elle a couché avec Maël il y a à peine un petit mois. De plus en faisant le rapprochement j'ai vite compris que sa soudaine gastro durant la tournée n'en été pas une, c'était des nausées mais il était trop tôt encore pour que l'on comprenne. Au cours de la semaine elle a fini par me révéler qu'elle pensait que ça datait du mariage de la mère des jumeaux. C'est là qu'elle était tombé enceinte.
- Je ne sais pas quoi faire, reprend t-elle me sortant de mes réflexions
- Parle en avec le principal concerné
- Je n'oserais jamais lui dire...
- Il a changé Audrey, il a enfin compris certaines choses. Je suis persuadé que si tu lui en parlais vous pourriez prendre une décision ensemble en parfait adulte.
- Peut être, admet t-elle
Et sa voix se fond dans le bruissement du vent alentour. La conversation s'arrêtera là, je le sais elle est déjà reparti dans ses pensées, elle y consacre toute ses journées. Il faut qu'elle y arrive, qu'elle comprenne et qu'elle choisisse et il n'y a qu'une personne en droit d'influencer ses choix. Il faut qu'elle lui en parle. Et je ne peux rien faire, Bill également, de plus que la soutenir et la pousser à se confier.
Un coup d'½il à gauche. Un autre à droite. Personne en vue. Un soupir s'échappe de mes lèvres. J'avance finalement dans le salon pour mettre la main sur ce que je cherche. Je parcours les quelques mètres qui me sépare de la table basse ou se trouve l'objet de convoitise tout en restant aux aguets. Un petit rire s'échappe de mes lèvres en m'imaginant en super espion, qui sait je serais peut être bien plus doué que James Bond. Je serais célèbre dans le monde entier sous le nom de code de Bee, bien plus classe que 007. Et on lirait en tête des journaux : « l'agent Bee vaut de l'or » « l'agent Bee a une nouvelle fois réussi à détourner un complot contre le monde », « Bee notre héros ».
Oh la la ce serait trop bien, peut être que je devrais envoyer mon Cv au service d'espionnage allemand, en plus étant chanteur dans un groupe de renommée ce serait une parfaite couverture pour effectuer à bien mes missions. Mon c½ur exalte face à cette ambition soudaine et je commence à calculer la trajectoire restante pour atteindre la pièce à conviction. La latitude de la table basse, et l'angle effectué par le mur. Dans ces circonstances le trajet direct serait le plus rapide et le moins dangereux pour atteindre la cible. « Et qui êtes vous pour affirmer cette hypothèse? » me demanderait t-on. Alors je me retournerais vers mon interlocuteur pour le dominer de toute ma hauteur, dégainant mes lunette noire d'un geste nonchalant, je m'adresserais à lui d'une voix assuré pour lui répondre : « Mon nom est Bill...Bill Kaulitz »
D'un seul coup je sursaute en me rendant compte que ma voix était en faite... celle de mon frère. Tom se trouve dans l'encadrement du salon l'air furieux.
- Bill Kaulitz Trumper a quoi tu joue? Répète t-il en haussant la voix comme notre mère lorsqu'on se faisait attraper en état de fraude.
Je tente de reprendre de ma superbe et surtout de ne pas paraître suspect. Un agent secret ne perds jamais son sang froid. Mais c'est simple à dire mon frère pourrait lire en moi comme dans un livre ouvert, pourtant il ne faut pas.
- Je venais juste récupérer mon magasine Vogue, répondis je l'air de rien en ma saisissant peut être un peu trop rapidement du magasine.
Je le feuilletais trente seconde comme pour vérifier qu'il ne manquait aucune page avant de me diriger le plus vite possible vers ma chambre. Mais c'était peine perdu, Tom avait déjà bloqué la porte et semblait prêt pour obtenir une explication.
- Tu mens Bill, tu me mens, je le sens et je déteste ça.
- Tu te fais des films
- Oh non, ou alors explique moi pourquoi tu m'évite sans cesse, tu fais tout pour ne pas te retrouver dans la même pièce que moi, dit il d'une voix menaçante en s'avançant à pas mesuré vers moi, quand je te surprend au téléphone avec Audrey tu raccroche immédiatement, tu fuis sans cesse, me voilà collé contre un mur. Que me cache tu ?
Les yeux de Tom me lance des éclairs, j'en ai des sueurs froide. Finalement si il a compris si facilement mon comportement la carrière d'agent secret n'est peut être pas fait pour moi. Mais une chose est sure, Tom joue très bien le rôle de méchant, il devrait l'embaucher pour le prochain James Bond.
- Je ne céderais pas sous la torture... couinais je
- T'es incorrigible ! S'écria t-il en faisant de grand mouvement de bras, sous la torture et puis quoi encore! Dis moi ce que tu me cache !
Et un instant je flanche face à son regard. Ses yeux reflètent tant de tristesse et je déteste ne pas tout confier à mon frère. Je peux voir a travers ces yeux combien il se sent trahi et mon c½ur se serre. Dire que tout tient à une phrase, une toute petite phrase. Mais ce n'est pas à moi de la prononcer, ce n'est pas à moi de lui dire. Je tente en un regard de lui transmettre mon incapacité.
- Bill..fulmine t-il
- N'insiste pas Tom, je ne craquerai pas...
Il reste encore un moment à me fixer comme s'il cherchait le meilleur moyen de me tuer, puis il finit par tourner le dos pour monter les escalier de notre duplex d'un pas rageur et j'entends sa porte claquer. Dans un soupir je m'affale dans le canapé et ferme les yeux pour retrouver mon calme. A l'intérieur de moi je ressens le mal être de Tom et s'en est invivable, pour autant je n'ai pas le choix.
C'est à elle de décider ce qu'elle fera, je ne peux que la soutenir.
Je claque la porte de ma chambre énervé et me retient d'hurler tellement la situation m'insupporte. Je m'étale de tout mon long sur mon lit, bougeant pour trouver la meilleure position possible et finit par retirer dessous mon dos un objet gênant. Mes doigts se referme dans un bruit de papier froissé sur une enveloppe craft que je maintiens au niveau de mes yeux. Voilà une bonne semaine maintenant que je l'ai reçu mais je n'ai toujours pas osé l'ouvrir. Mes doigts caressent l'écriture calligraphié que j'ai si facilement reconnu.
La dernière fois que j'ai vu mon nom inscrit de cette main sur une enveloppe, j'aurais voulu ne jamais avoir à en découvrir le contenu. Cette clé qui avait sonné ma déchéance. L'enfer j'y avais goûté, il avait pris l'apparence de ton regard, de ta voix, tout ce qui se rapportait à toi n'annonçait que plus ma perte. Et aujourd'hui j'en avais un arrière goût amer. Cette enveloppe, je l'avais laissé choir sur mon lit, toute la semaine. Mainte fois j'avais pris mon courage à deux mains mais à son toucher la peur m'envahissait tel une folie sombre et je repoussais l'échéance.
Doucement je fermais les yeux en traçant le contour de l'enveloppe, elle était plate, lisse,elle ne semblait pas contenir d'objet lourd ou à la forme particulière. Elle semblait presque vide, mais même cette vision m'horrifiait. Une enveloppe vide provenant d' Audrey aurait pu avoir tellement de signification.
Finalement je glissais fébrilement ma main à l'intérieur pour buter sur ce qui m'apparus comme une feuille que je retirai délicatement de l'enveloppe. Mon c½ur loupa un battement. Puis un deuxième. Je portais la main à ma poitrine pour l'empêcher de sortir de ma poitrine.
- Putain..
Je ne pouvais rien prononcer d'autre, totalement perturbé. Mon regard ne pouvait se détacher de cette photo. Ce cliché de Milan. De mon doigts je retraçais les formes, les contours. Ce n'était pas possible et pourtant la vérité sautait aux yeux, comment avais je pu être à ce point aveugle? Non, je le savais, je ne voulais simplement pas l'admettre. Je ne voulais pas le voir. Pourtant c'était devant moi, si flagrant. Capturé le temps d'une seconde.
Ma tête collé contre la tienne, et nos yeux bordé d'étoile il avait fallu que l'on soit totalement ivre dans nos doudoune coloré pour que Bill immortalise cet instant. La photo ne retrace que nos tête, s'arrêtant aux épaules. Mes bras autour de ton cou et mon front collé aux tiens, mes yeux se perde dans les tiens alors que tes lèvres s'arquent dans un demi sourire. Alors c'est ça, c'est nous. Ma tête tourne suite à l'émotion.
Doucement je retourne le cliché pour y découvrir une phrase écrite de ta fine écriture. Et mon c½ur recommence à nouveau à battre par soubresaut. « je ne te méprise pas ». Et soudain l'envie me prend. Je me saisis de mon portable pour composer un numéro que je connais par c½ur sans l'avoir composé depuis longtemps. J'entends la sonnerie du téléphone résonné à l'autre bout du combiné, une fois, deux fois, trois fois avant de tomber sur le répondeur. Je me racle la gorge sans savoir vraiment ce que je fais. Mais il est trop tard maintenant pour reculer.
- Euh.. Salut Audrey, c'est Tom.. ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu ton répondeur mais il n'a pas changé..enfin bon, en faite je ne sais pas trop quoi te dire, ou plutôt je ne sais par où commencer...

Mit-ohne-ihn, Posté le jeudi 19 août 2010 10:17
Je reste persuadée qu'ils vont trouver un compromis! Enfin je l'espère... Se serait dommage que cette histoire ne se finisse pas en HAppy End!! =)
Amicalement Lynn*