2 février 2010 – Loischte
Je stoppe le contact de la voiture qui s'arrête de ronronner. C'est Maël qui a tenu à me la prêter pour aujourd'hui, je lui avais proposé de m'accompagner mais il a préferer évité, m'obligeant néammoins dès que je rentrerais à venir lui raconter ma journée. J'éteins le GPS qui m'a, il faut l'avouer, bien servi. Bill avait beau m'avoir expliqué le chemin, moi et l'orientation ça fait deux. Je range mes lunettes de soleil dans la doublure de la porte et reste là à observer les alentours. Je me trouve dans un parking où siège déjà un certain nombre de voitures de couleurs et de tailles différentes. Les gens qui en sortent sont bien habillés et un instant je crains que ma tenue ne soit inapproprié mais elle fera l'affaire, je n'ai de toute façon pas le choix. Et je remercie le ciel de m'avoir donné Maël comme ami, sans lui j'aurais pu ressembler à une loque, je n'ai jamais su comment me vêtir pour un mariage. A vrai dire je n'ai jamais mis les pieds à un mariage tout court. Et encore j'avais réussi à éviter la cérémonie le matin même.
Après un dernier soupir je finis par sortir de ma tanière pour me hâter dans la même direction que tout le monde. Je suis nerveuse, et je ne comprends pas pourquoi on a tant insisté pour que je vienne, pourtant je ne connais pratiquement personne ici, je ne connais pas les mariés eux même c'est dire. Dans quel bordel je me suis fourgué moi encore. C'est bien simple, pensais je en avançant, dès qu'il y a des endroits à éviter, il faut que je fonce droit dedans. T'as pas fini de te faire des cheveux blanc ma pauvre fille, et pour tenter de calmer mes nerfs je dégaine une cigarette d'un vieux paquet corné.
Lentement à mesure que j'avance, le paysage change face à moi et bientôt je me retrouve face à un grand jardin où se trouve dressé une tente pour l'occasion. Il est vrai que l'époque ne se prête pas à rester dehors et pourtant je n'ai aucune envie d'entrer, et je reste dehors à écumer mon paquet de cigarette. De l'autre côté du jardin se trouve un jolie petit cottage en pierre aux allures traditionnelles, je suppose que c'est la fameuse maison dont Bill m'a tant parlé, celle où ils ont passé une partie de leurs enfance.
Soudain j'entends mon prénom résonner dans l'imposant jardin, et j'ai à peine le temps de voir Georg arrivé que déjà une brune m'a sauté au cou.
- T'es enfin arrivée! S'exclame Kiara alors que j'embrasse Georg, on commençait à croire qu'on retrouverait ton corps demain dans un caniveau!
- Georg, interdit à ta copine de regarder des films policiers, ça lui monte à la tête!
- Je le ferrais, rigola le hobbit
Tout en rigolant on se dirige vers la tente, le reste du groupe s'y trouvant mais je n'ai pas le temps d'y mettre un pied qu'à nouveau je suis bousculé par un brun qui me saute dessus.
- Audrey! S'écrie Bill, merde t'es là ça fait plaisir!dit il en me serrant fort contre lui
- Tu m'as manqué aussi Bee, et je serais presque jalouse de ton bronzage!
- T'as vu, même pas besoin d'auto bronzant, informe l'androgyne fièrement.
Mais alors que je décide de rentrer dans la tente, il m'en empêche et je le vois échanger un regard anxieux avec Georg.
- Viens avec moi je vais te montrer mon ancienne chambre, me propose t-il
- Pourquoi pas, mais j'aurais voulu saluer ta mère avant quand même histoire de ne pas avoir la sensation de m'incruster dans sa fête
- Elle est occupée pour le moment mais t'inquiète pas tu la verras, s'empresse t-ilde répondre en m'entrainant vers la maison.
J'offre un regard désolé à Kiara qui m'aurait bien gardé avec elle et cours à petit pas derrière Bill qui me tire par le bras.
- T'es si pressé? Raillais je
- Carrément!
Il serre un peu plus ma main dans sa paume pour me faire comprendre à quel point il est heureux que je sois là et le sourire qu'il m'offre une fois arrêté, à l'étage devant une porte, me le confirme. Ce qui est bien avec Bill c'est que ça a toujours été simple, je n'ai pas besoin de sous titres pour le comprendre on va dire. Doucement il tourne la poignée pour ouvrir la porte et me fais pénétrer dans une chambre aux murs rouge bordeaux, recouvert de chose et d'autres, à certain endroits des tonnes de chaines et bijoux sont accrochés à d'autres un grand miroir où une commode recouverte de maquillage. Et au centre de la pièce siège un grand lit sur lequel je m'étend.
- Alors?
- Et bien, si je ne connaissais pas le propriétaire de la chambre je jugerais que c'est une chambre de fille, dis je pour l'embêter.
Il me tira la langue et vint s'affaler sur moi, m'écrasant de tout son poids.
- Bill tu m'écrase! M'écriais je
- tu crois toujours que je suis une fille?
- Je ne céderais pas, même sous la torture! Affirmais je
Mais je compris trop tard mon erreur lorsqu'une lueur malicieuse traversa ses prunelles. En un dixième de seconde il se rua sur moi et je croulais sous ses chatouilles, ses doigts m'assaillant de toute part. Je le suppliais d'arrêter suffoquant sous lui alors qu'il était hilare de me voir ainsi.
- Ok c'est bon je m'avoue vaincu!
- Pardon, j'ai pas bien compris? Dit il narquois
- T'as gagné, Bee arrête toi ou t'auras ma mort sur la conscience!!
Il rigola et finit par se calmer, s'allongeant sur le dos à mes côtés. Je vins poser ma tête sur son torse écoutant son c½ur, au même rythme que le mien, battre à tout allure. Je tentais de reprendre ma respiration après ses assauts et fermait doucement les yeux pour retrouver mon calme. Sa main allait et venait dans mes cheveux comme la plus délicieuse des caresses. J'adorais ces moments partagés avec lui.
- Tu m'as manqué puce pendant qu'on était au Maldives prononça t-il sérieux et je ne pus que me serrer d'avantage contre lui pour qu'il comprenne que c'était réciproque.
Il m'était devenu impossible de mener une vie sans que Bill en fasse parti, depuis que nos chemins s'étaient croisés j'avais le sentiment d'être entière, sereine auprès de lui et je n'avais jamais été aussi lié à quelqu'un par amitié. C'était mon confident, mon protecteur, mon fervent chevalier, mon compatriote de mauvaise fortune, ou mon associé pour les mauvaises blagues...
J'avais longtemps eu peur de m'éloigner de lui suite au déboire que je connaissais avec Tom, mais il avait toujours été là. Il était à la fois si semblable et si différent de son jumeau que s'en était troublant et je retrouvais souvent des expressions ou des traits de caractères identiques chez Bill et Tom. Pour autant il avait toujours été différent et Bill toujours présent.
- Tu nous imagine comment plus tard Bee? Murmurais je
- Aucune idée, j'ai pas tendance à me prendre la tête sur l'avenir. Lieb die sekunde. Pourquoi?
- Je sais pas. Tu crois qu'on sera toujours aussi proche toi et moi, même quand on sera vieux, sourd et avec un dentier ?
- L'avantage à ce moment là, ce sera qu'avec nos appareils auditifs, il sera facile de les débrancher pour laisser notre cher hobbit parler dans le vide! Railla t-il
- Bill, c'est toi qui cause tout le temps, pas Georg!
- Hmm, se renfrogna t-il
Je relevais la tête vers lui pour observer sa moue grognon et il arrêta le mouvement incessant de ses doigts dans mes cheveux. Je me fondais dans ses prunelles chocolats à la fois si enfantine et si sage. Bill avait toujours été un paradoxe à lui seul. Et il en jouait. On pouvait souvent le considérer comme un enfant gâté et Tom le traitait de diva la plupart du temps mais sous ses abords innocent il avait toujours eu une maturité impressionnante, une capacité à endosser les responsabilités, à réfléchir, à observer ce qui l'entourait. Et j'avais été souvent impressionné de la vérité de ses paroles en ces moments là. Il était aussi doux qu'attentif.
D'un geste je détournais le regard alors que mes pommettes rougissait et son rire cristallin résonna. Il vint caresser la rougeur de ses doigts, effleurant à peine ma peau et je frissonnais.
- On devrait peut être retrouver les autres dit il et j'hochais la tête avant de me relever. Il m'observa de bas en haut avant d'afficher un sourire en coin si semblable à celui de Tom que mon c½ur se serra.
Je serais toi je me recoifferais, sinon les autres risquent de s'imaginer des choses.
Je m'approchais de la glace et prit une mine horrifié face à la bataille qui régnait au sein de mon cuir chevelu. A nouveau son rire résonna et je me retournais vers lui pour lui donner une tape sur le bras histoire de me venger.
- A qui la faute hein? L'informais je faisant référence à la séance de torture à laquelle j'avais eu droit.
Et cette phrase ne fit que provoquer à nouveau le rire de mon ami dévoilant ses dents blanches. J'adorais entendre ce son sortir de ses lèvres, le voir hilare, le sentir heureux.
On finit par redescendre et je lui fit part de mon envie de boire. Assoiffée par nos efforts, il m'emmena donc vers la cuisine mais se stoppa net à quelques pas de la pièce et se retourna violemment vers moi.
- Oh mais j'avais oublié qu'il y a tout ce qu'il faut pour boire sous la tente, bafouilla t-il en me tirant à l'extérieur de la battisse, et puis comme ça tu rencontrera enfin ma mère.
Je ne comprenais les brusques changement de Bill mais me laissait faire. Bill m'apporta une coupe de champagne alors que nous retrouvions Georg et Kiara ainsi que Gustav que je saluais. J'observais l'androgyne et le sentais perturbé par quelque chose sans parvenir à comprendre ce qui pouvait le préoccuper. Mais c'était la deuxième fois qu'il me faisait le coup, la première fois avait été devant la tente, tout à l'heure.
Je discutais un moment avec les autres avant que Bill ne m'entraine vers une dame d'un certain âge vêtu d'une robe blanche ravissante, un sourire éclatant aux lèvres. J'en déduis tout de suite que c'était la mère des jumeaux et en observant la lueur de fierté qui brulait dans les yeux de Bill je sut que je ne me trompais pas. Bill et Tom m'avait toujours parler de leurs mère avec un profond respect. Il tapota gentiment sur l'épaule de la femme qui sourit encore plus si c'était possible à la vue de son fils, avant de reporter son regard sur moi.
- Maman, je voulais te présenter Audrey, Audrey voici ma mère.
- Enchanté madame
- Oh appelle moi Simone! S'exclama t-elle avant de me serrer contre elle pour me saluer. Bill et Tom m'ont énormément parlé de toi et je rêvais de te rencontrer. Oh chéri! Héla t-elle un homme qui se retourna vers elle. Audrey je vous présente Gordon.
- Bonjour, et félicitation pour votre mariage.
- Merci. Me répondit amicalement le beau père des jumeaux. Alors voilà la fameuse Audrey! Je comprends maintenant pourquoi tu as mis tant de temps à nous la présenter Bill ! Ce dernier leva les yeux aux ciel. Vous êtes très belle jeune fille, argumenta t- il pour que je comprenne, je m'empourprais.
- Laisse la tranquille Gordon, tu l'a met mal à l'aise, dit Simone et je la remerciais du regard alors que Gordon repartais vers ses invités.
- Néanmoins il n'a pas tort Audrey et si seulement un de mes garçons avait pu me présenter une petite amie de votre gentillesse je me serais fait moins de soucis pour eux. J'observais Bill lui faire de gros yeux. Enfin je ne pourrais pas changer leurs goût mais celle que – Aïe! s'exclama t-elle alors que Bill venait de lui marcher sur le pieds.
- Celle que notre cousin Fred nous présente sont souvent déjanté. Finit il en la regardant intensément. Elle fut un moment dérouté par sa phrase avant de comprendre.
- Oh oui, c'est bien vrai! Dit elle en me scrutant attentivement, une lueur de tristesse semblant traverser ses prunelles.
Elle finit par retrouver ses convives alors que je me dirigeais vers le buffet. J'étais vexé vis à vis de Bill et il le savait, il n'avait jamais été doué pour mentir ou cacher un secret mais sur ce coup là il s'y était vraiment pris comme un pied. Je ne comprenais pas, et cela commençait à m'agacer. Je me dirigeais d'un pas pressant vers Bill qui n'osait plus dire un mot de peur de faire une gaffe.
- Ça suffit Bill! Depuis que je suis arrivée tu ne cesse d'agir bizarrement, alors dis moi ce que tu me cache si tu ne veux pas que je m'énerve.
- Je ne voulais pas te faire de peine doudou, s'excusa t-il la mine contrite
- Je sais, je suppose que ça a un rapport avec Tom étant donné que je ne l'ai toujours pas aperçu.
- ... Oui, enfin je voulais essayer d'éviter que tu le croise, histoire de passer une bonne journée quoi... parce que... ben... en fait... comment t'expliquer... mais je le coupais enposant un doigt sur sa bouche
- Il est venu accompagné, prononçais je d'une traite en fixant un point par dessus son épaule.
- Comment tu le sais? Me demanda l'androgyne étonné.
- Ils viennent de pénétrer dans la tente.
Bill se retourna alors pour regarder dans la direction que je ne cessais de fixer. A l'entrée de la tente se trouvait Tom en baggy noir et chemise blanche, restant sobre pour la festivité, en plein échange buccale avec une blonde qu'on aurait pu prendre pour ma copie conforme en beaucoup moins distingué. J'aurais voulu vomir alors que je l'observais lui dévorer la bouche. Bill à côté de moi semblait aussi gêner par la scène et ne cessait de murmurer des désolés à mon oreille. Et je crus faire une crise cardiaque lorsqu'ils se détachèrent pour se diriger vers nous. Tremblante de rage, je les regardais traverser la tente en notre direction, Tom saluant quelques personnes au passage de son allure nonchalante habituelle, et cette fille d'un mètre quatre-vingt au talon de huit centimètre et à la démarche provocante pendue à son bras. Ils s'arrêtèrent en face de nous et après un silence froid où chacune jaugeait l'autre du regard, elle me tendit une main en signe de bonjour.
- Salut, moi c'est Chantelle. S'exclama t-elle de sa voix haut perchée. La copine de Tom.
Je n'avais jamais prêté attention à toute ces histoires de fatalité, de destin et de boule de cristal. Mais aujourd'hui je commençais à croire que les dieux en avait contre moi. Je soupirais tout en écrasant ma cigarette dans le cendrier au centre de la table et reportais mon attention sur les personnes aux alentours. A ma droite se trouvait Bill qui n'avait pas prononcer un mot depuis tout à l'heure, fixant son frère de façon insistante. A ma gauche se trouvait Kiara qui faisait la conversation pour toute la table, aidée de Gustav et Georg qui tentaient de masquer l'onde froide qui régnait. En face de moi se trouvait Tom toujours accompagné de la fille. Je répugnais à l'appeler par son prénom parce que ça revenait à lui donner de l'importance et elle n'en avait aucune.
Bill m'avait expliqué qu'ils s'étaient rencontré par le biais de leur maison de disque et je m'étais souvenue de sa photo en couverture d'un magazine people il y a des mois de cela. Elle n'avait pas l'air méchante et pourtant je ne pouvais m'empêcher de la haïr sans chercher à faire connaissance. Tom n'en avait rien à faire d'elle, je le savais, c'était simplement son plan baise de la semaine et surtout sa dernière trouvaille pour me faire enrager. Il ne cessait d'ailleurs de me regarder de façon provocante tout en la caressant, s'attendant à ce que je craque d'un moment à l'autre. Et si je ne contrôlais pas mes nerfs, c'est malheureusement ce qu'il risquait d'arriver. Il était hors de question que je me laisse faire.
- Oh fait Chantelle, je me disais à l'instant, c'est fou comme l'on se ressemble.
- C'est vrai, je l'ai remarqué aussi, sourit-elle, heureuse qu'on lui adresse la parole.
Le groupe s'était tu autour de la table, attendant la prochaine phrase qui sortirait de ma bouche. Il était habitué maintenant et se doutait que je ne lui adressais pas la parole pour le plaisir. Bill avait posé une main sur ma cuisse, et je ne savais si c'était pour m'empêcher de faire une connerie ou pour m'encourager alors que les yeux de Tom me fixaient intensément. Une lueur de défi brillant au tréfonds de ses prunelles.
- Je savais que Tom avait un goût prononcé pour les blondes mais je ne pensais pas qu'il choisirait mon sosie pour me remplacer. J'observais avec délectation le visage de la blonde se raidir.
Il ne lui avait rien dit, il ne lui avait pas expliqué la situation complexe qu'il avait lui même formé. Et Barbie s'était ramené en touriste parmi nous, la fleur risquait de vite se faner et je prendrais un malin plaisir à l'observer se flétrir.
- Tom a oublié de te prévenir? Je suis désolée, je ne cherchais pas à te mettre mal à l'aise. Je pensais qu'en tant que nouvelle copine de Tom, il t'aurait parler de moi.
- C'est que nous deux, c'est encore tout récent, argumenta t-elle face à son innocence. Mais je compte bien connaître tout de lui. Minauda t-elle.
- Oh alors la relation qu'il entretient avec moi ne te gênera pas, elle fronça les sourcils, tu sais, je suis heureuse que Tom ait enfin trouvé quelqu'un qui comprenne la complexité de notre lien, toutes ses ex étaient jalouse et ont finis par le laisser tomber, soupirais en parfaite actrice
Tom me fusillait du regard espérant surement me faire ravaler les paroles qui germaient dans mon esprit mais c'était peine perdue. Il avait voulu jouer, j'avais accepté et on ne pouvait arrêter le jeu en pleine partie. Georg semblait s'amuser de la situation et au fond je le comprenais. Me voir m'acharner sur une blonde à l'aspect de plus en plus déconfit devait être un spectacle plutôt amusant à voir.
- C'est à dire? Demanda t-elle doucement. Vous n'êtes pas en couple, si?
- Oh non, nous deux ça n'a jamais vraiment marché, mais on est tout de même restés très proche tout les deux, ça nous arrive même encore de s'envoyer en l'air, mais ne t'inquiète pas, entre nous ce n'est plus que du sexe.
Et je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas rire face à la figure atterré de mon interlocutrice qui semblait à deux doigts de s'évanouir.
- Que du sexe ? Répéta t-elle la voix blanche
- Ne l'écoute pas, elle a toujours été quelque peu jalouse de mes copines, s'éleva la voix de Tom, elle n'a jamais pu accepter le fait que je trouve mieux qu'elle.
Je scrutais attentivement les yeux de Tom qui semblait fier de sa réplique tandis que Barbie retrouvait quelques couleurs mais je ne comptais pas en rester là. Je sentais la paume chaude de Bill dans la mienne et celle ci me donnait de la force. Je ne voulais pas perdre, même si il n'y avait rien à gagner, je ne pouvais le laisser me rabaisser. Si je n'avais plus de c½ur, il me restait au moins ma dignité. Mais à quoi tenait t-elle? A un fil?
- Vraiment ? Ton manque de mémoire me vexe Tom, ce n'est pas toi qui m'a sauté dessus au nouvel an ? Il se rembrunit
- Il se tourna vers sa dite copine. A l'époque on était pas encore ensemble. J'étais saoul et c'était loin d'être un bon coup d'ailleurs. Et puis si ça m'est arrivé de dérapé ce n'est pas moi qui ait enchainé avec quelqu'un d'autre après. Il faisait référence à Maël. Alors n'essaye pas de traiter les autres de trainée sans t'être regardé avant.
Ouch ça faisait mal. De rage je serrai la main de Bill qui n'émit aucun son.
- Ferme là Tom, intervint l'androgyne, tu vas trop loin.
- Ta gueule Bill ! S'énerva Tom et son frère ouvrit les yeux face au ton qu'il employait.
- Ne me parle pas comme ça, siffla t-il
- Alors mêle toi de tes oignons.
Le ton entre eux commençait à monter sans que personne n'ait pu comprendre la raison. Il semblait régner une certaine tension entre les jumeaux depuis leurs retour et ce n'était pas pour plaire. Le comportement de Tom semblait de plus en plus irriter Bill et si il n'avait jamais voulu interférer dans les histoires de son frère, aujourd'hui il avait changer d'avis. Les jumeaux ne se lâchait pas du regard.
- Ne joue pas à ça avec moi, prévint Bill.
Tom continua de le fusiller du regard dans leurs échange silencieux alors que le reste du monde autour de la table retenait son souffle. Un vent froid nous entourait, nous séparant du reste des festivité qui ne paraissait pas touché par ce changement de météo. Mais les rires alentours ne nous atteignait plus, et nous fixions inquiets la confrontation. Une dispute entre les jumeaux n'était jamais de bon augure.
Tom finit par souffler d'énervement et baissa le regard. Il se leva et sans un regard pour sa barbie s'approcha de moi pour me tirer de mon siège. Alors que je me mettais debout sous le poids de sa force, la main de Bill toujours dans la mienne me tira en sens contraire. A nouveau Tom lui lança un regard noir alors que Bill gardait son calme.
- Je veux mettre les choses au clair, annonça Tom, en privé.
Mais Bill ne semblait pas d'avis de me lâcher, et mes poignets commençaient souffrir de leurs mésentente. Je tentais un regard désespéré vers Georg ou Gustav mais aucun d'eux n'osait intervenir entre les jumeaux pour le moment, il guettait anxieusement l'instant où il n'aurait plus le choix. Je finis par caresser de mes doigts la main de Bill pour essayer de capter son regard.
- C'est bon Bill, ça va aller.
- Tu n'est pas obligé d'y aller.
- Je sais.
Je lui adressai un dernier regard avant que mes doigts ne se délient des siens et suivait Tom dans son sillage. Il m'entrainait vers la maison, me faisant gravir les marches pour accéder au premier étage avant de me pousser dans sa chambre. Qu'avait t-il à mettre au clair ? Il y avait tellement de choses sans queue ni tête que je ne comprenais pas ce qu'il voulait dépêtrer. Décidant d'attendre qu'il parle, je m'assit sur le lit tout en observant la pièce.
Je n'avais aucun doute sur l'endroit dans lequel je me trouvais. La pièce était peinte d'un bleu pastel et le plafond était recouvert de poster de rappeur que je ne connaissais ni de nom, ni de vue. Contre le mur d'en face, se trouvait deux guitare, une électrique, l'autre acoustique, surement les premières qu'il avait posséder. Une armoire dans un coin, et une fenêtre donnant sur le jardin. C'était vraisemblablement la chambre d'adolescent de Tom. Et comme je m'étais réjouit de découvrir celle de Bill, la pièce dans laquelle je me trouvais me plongeait dans leur enfance.
Tom vint s'assoir à mes côtés et toute tension semblait retomber. J'en avais même oublié la blonde. Non tout ce qui persistait à cet instant était ces murs bleus, la couette sur laquelle je me trouvais assortit, et Tom. Je baignais dans les effluves de son enfance et lui même me paraissait rajeunit, serein. Comme si, cette pièce associé à son passé lui permettait de souffler, qu'il abandonnait tout ses problèmes sur le pas de la porte. Et il ne m'en parut que plus beau.
Je détaillais ces épaules courbés, remontais le long de la courbe de son coup, m'arrêtais sur sa pomme d'Adam, redessinais son menton anguleux,ses lèvres percées, ses pommettes saillantes légèrement rosées. Je détournais le regard de ses yeux de peur de ce que je pourrais y lire et continuais sur son front et ses cheveux tressés. Plus j'avançais dans ma description et plus je me sentais à fleur de peau. Je ne savais plus quoi penser, mes pensées s'embrouillaient, formant un amas dans mon pauvre cerveau déconnecté.
Sans même réalisé mon geste, j'approchais ma main tremblante près de sa joue, frôlant sa peau et je le vis fermé les yeux sous la caresse. Doucement je déposais ma main sur ses rougeurs, comme si j'avais peur de le casser ou bien de le faire fuir. Je n'en avais aucune idée, je n'avais plus idée de rien. Seule sa présence comptait. Et alors que j'approchais mes lèvres de sa pommette droite pour remplacer mes doigts, je compris. J'avais cédé.
Je ne cessait de jouer avec mes couverts pour calmer mon impatience de les voir revenir. Voilà déjà un quart d'heure qu'ils avaient disparu et je ne voyais pas ce que Tom avait de si intéressant à lui dire, et en privé surtout. Après tout, la plupart des gens autour de cette table était au courant des moindres détails qui les séparaient, on les avait tellement vu se disputer que je ne comprenais pas ce qu'ils pouvaient avoir à cacher. De rage je balançais ma fourchette au centre de la table, Kiara à mes côtés déposa une main rassurante sur la mienne pour me calmer mais elle l'a retira bien vite quand je la fusillais du regard. Je m'en voulus, après tout elle n'avait rien fait, elle voulait simplement m'aider. Mais personne ne le pouvait, je devais me calmer tout seul.
J'étais énervé vis à vis de Tom face au ton qu'il avait utilisé pour me parler, lui qui d'habitude était si doux vis vis de moi, il n'avait jamais haussé le ton à mon encontre, jamais et j'avais senti que si il ne l'avait pas fait tout à l'heure il n'avait pas été loin. Mais à vrai dire si le comportement de Tom m'avait choqué et révulsé, j'étais surtout frustré. Frustré qu'elle l'ait suivit. Qu'elle l'ait choisit.
Et je ne tenais plus en place, je finis par me lever en prétextant un besoin de fumer et personne ne me retint. J'avais besoin de m'occuper pour arrêter de ruminer. Mais à défaut d'une cigarette je me dirigeais vers la maison pour chercher un paquet neuf dans ma chambre. Je montais quatre à quatre les marches et parcourus le couloir. Je farfouillais dans mon sac avant d'enfin poser la main sur l'objet convoité.
Mais alors que je faisais marche arrière tout en extirpant une cigarette du paquet, un bruit me parvint. Pourtant le couloir paraissait vide mais le bruit continuait et en l'écoutant attentivement je finis par en déterminer la source. Un froid m'envahit. C'était la chambre de Tom. Ma curiosité me pendait au nez, mais je la repoussais et avançais la tête haute, repoussant l'envie d'épier qui me pendait à la gorge. Pourtant un dernier bruit alors que j'étais à quelques centimètres de l'escalier m'alerta encore plus et abandonnant mes bonnes résolutions je me dirigeais à pas de loup vers la porte qui était resté entrebâillé.
Devant mes yeux se tenait Tom torse nu et Audrey avec son soutien gorge, enlacé un à l'autre qui semblait autant se battre pour dominer que se chercher, s'adorer. Ils se dévorait littéralement la bouche et leurs corps entremêlé ne me permettait pas de différencié grand chose. Cette vision me donna la nausée Et d'un coup je me détourna de la scène pour me coller au mur, pétrifié. Merde. Putain. La sueur dégoulinait de mon front alors que je fermais les paupières pour m'empêcher de vomir, mais le spectacle ne cessait de tourner en boucle dans mes pensées.
- Merde, murmurais je, mais quel con aussi.
J'étais tout simplement dégouté. Et je ne me comprenais pas moi même. Ils étaient grand et apte à juger eux même de leurs vies . De plus ce n'était pas comme si je venais de découvrir l'appétit sexuel de mon frère. Mais je ne comprenais pas. Et ce n'était pas tant le fait de les avoirs vu ensemble qui me répugnait que le fait d'être mis de côté. Comment avait elle pu se laisser berner par mon frère? Merde, il n'attendait que ça. C'était son but depuis le début et même moi je ne l'avais pas perçut. Il avait réussi. Et elle était tombé dans le panneau. Mes yeux s'obscurcirent.
Et alors que je redescendais me joindre aux festivités, je pris la décision de me mêler de ce qui ne me regardait pas, Audrey ne lui appartenait pas, et il avait trop jouer avec elle, il ne la méritait pas. J'avais toujours été là pour elle après tout alors Tom n'avait qu'à bien se tenir, il avait était trop loin, et j'étais bien décidé à avoir mon mot à dire.
que Tom va s'en réjouir, et qu'une nouvelle guerre
mondiale va éclater." - S stories
Mit-ohne-ihn, Posté le dimanche 08 août 2010 10:45
J'ai pas pu te laisser de commentaires la dernière fois alors me revoilà!! =)